Portrait Créatrice : Yaël Germain – Céramique
Bonjour tout le monde, on se retrouve aujourd’hui pour découvrir une nouvelle créatrice. Il s’agit de Yaël Germain, céramiste derrière le compte instagram et de sa boutique ! Nous avons parlé de son parcours, de son processus créatif, des étapes de fabrications de ses céramiques, de la crise sanitaire, mais aussi de sa fierté d’avoir créé son entreprise de manière indépendante … Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire ce que tu fais ?
Je suis une jeune céramiste de 24 ans, cela fait 1 ans et demi que j’ai commencé mon activité et je fabrique de la vaisselle utilitaire en porcelaine.

Comment ton parcours créatif a-t-il commencé, as-tu toujours voulu devenir céramiste ?
Je n’ai pas toujours voulu être céramiste. ( Quand j’étais petite mon père m’a forcé à faire quelques cours de poterie que je n’aimais pas ). Après avoir fait un Bac art appliqué au Lycée Pasteur à Besançon, je devais m’orienter dans quelque chose. J’ai choisi la céramique pour tester un matériau, j’ai été prise dans la belle école de Duperré à Paris, en DMA (diplôme des métiers d’art) céramique. Par la suite j’ai fait pendant un an des stages chez différents céramistes professionnelles et c’est là où j’ai vraiment voulu m’installer en tant qu’artisan céramiste. Je voulais être mon propre patron et être maitre de mes choix. Choisir mes formes et couleurs et de pouvoir élaborer ma propre collection.
Un thème commun avec tes jolies céramiques, c’est qu’elles sont également fonctionnelles et s’intègrent parfaitement dans de nombreux intérieurs. Comment imagines-tu le design de tes créations ?
Je travaille avec beaucoup de spontanéité. Je suis mon instinct et mes envies. Les formes, les motifs, et les couleurs ont été une évidence pour moi. Je n’ai pas eu besoin de chercher pendant longtemps. Je m’inspire de ce que j’aime et je me l’approprie à ma façon. Pour les couleurs j’avais quand même une idée en tête, le bleu canard et le pêche, que j’aurais tant voulu avoir mais dans le domaine de la céramique entre l’échantillon que tu reçois et les différents teste que tu effectues, tu peux ne pas réussir à avoir la nuance que tu veux mais j’en ai découvert d’autres qui étaient toutes aussi intéressantes. Lors du défournement, tu ne sais jamais vraiment ce qui va sortir du four, c’est toujours la découverte et la surprise.
Combien de temps te faut-il pour fabriquer une de tes pièces, as-tu une technique d’argile ou de cuisson préférée ?
Le temps de fabrication est compliqué à définir car je travaille en petite série, et il a beaucoup de temps de pauses. Séchages, cuissons… J’utilise la porcelaine car j’aime beaucoup son aspect visuel (le blanc) et son touché. J’utilise la technique du coulage, cela consiste à couler de la porcelaine liquide dans des moules en plâtre que j’ai fabriqué. J’aime ce côté « pâte à crêpe ». Et je ne pourrais pas avoir les mêmes résultats si j’utilisais une autre technique.
Fabriques-tu tes céramiques à plein temps ou as-tu un autre travail à côté ?
Jusqu’en juillet j’étais nounou, l’année dernière je faisais un service civique. Je suis actuellement en train de chercher un autre job alimentaire à côté. Le métier de céramiste est mon activité principale mais pour l’instant je ne peux pas en vivre.

Peux-tu nous décrire une journée-type ?
Il n’y a pas vraiment de journée type mais ce qui je fais chaque jour c’est démouler mes pièces de la veille et de refaire un coulage. Après nous pouvons parler plutôt de sessions : sessions finitions/ponçage, session émaillage, session fabrication de moules. Répondre aux mails et être active sur les réseaux.

A quoi ressemble ton atelier / boutique. Ou est t-il ? Peux-tu nous le décrire en quelques mots
Actuellement mon atelier/boutique se trouve dans la petite ville de Bletterans, au 2 rue des Granges dans le Jura. Il est très rustique et il est resté dans son jus. J’ai repris cet atelier qui appartenait à un ancien potier parti en retraite. Je mis sens bien et je n’ai pas peur de la salir !
Comment la crise sanitaire a-t-elle affecté ton entreprise ? Est-ce toujours possible de suivre des cours de céramique dans ton atelier ?
La crise sanitaire n’a pas affecté mon activité au contraire. J’ai créé mon compte esty et j’ai commencé à faire mes premières ventes en ligne. J’ai été contacté par plusieurs personnes pour faire des partenariats. J’ai eu l’opportunité d’envoyer mes pièces en Amérique. Vivant actuellement chez mes parents je n’ai pas de loyer à payer et financièrement je n’ai pas eu de problème.
Oui il est toujours possible de venir faire des cours dans mon atelier. Avec la personne intéressée nous fixons une date ensemble.
Quelle est ta plus grande fierté jusqu’à présent ?
Ma plus grande fierté est d’avoir créé mon activité toute seule. Mes parents ne sont ni artisans, ni artistes et j’ai réussi à le faire toute seule. Je suis fière de voir mon parcours et de voir où j’en suis maintenant. Savoir gérer son activité dans son intégralité : créations, fabrication, communication, relation clients, vendre, se faire connaitre, démarcher, financement…

Et pour finir, quelles sont tes envies de projets pour cette nouvelle rentrée ?
Pour cette rentée j’ai envie de déménager, aller dans une grande ville. Rencontrer une nouvelle clientèle qui pourrait mieux me correspondre. Être dans un lieu plus dynamique pour ma vie sociale et culturelle.
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