Album jeunesse de Rachel Colosimo, illustré par Charlotte Tailliandier
Bonjour tout le monde,
Cette semaine, nous partons découvrir les coulisses d’un album jeunesse et plus particulièrement celui de Rachel Colosimo : « La loi c’est nous » ! Dans son interview, Rachel nous partage tout le parcours de son album, de l’idée du projet en passant par l’écriture, sa collaboration avec l’illustratrice Charlotte Tailliandier, son choix de l’autoédition et de l’expérience qu’elle en tire. Une interview riche et passionnante que je vous invite à découvrir. Bonne lecture !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Rachel, je suis mariée, j’ai quatre enfants supers et un peu foufous ! J’ai plusieurs passions, dont mes kids (pas très original), la psychologie de l’enfant et plus largement, l’univers de l’enfant. Et puis bien sûr j’adore écrire. Je suis diplômée en journalisme d’entreprise et collectivités, j’ai travaillé quelques années dans la communication et j’ai récemment passé une licence de psychologie. Et je suis donc l’auteure de « La loi c’est nous ».
Pour les personnes qui ne connaissent pas l’album, peux-tu nous en dire plus ?
« La loi, c’est nous ! » c’est une histoire tendre et pétillante qui aborde avec humour le thème des règles à la maison à travers une fratrie de quatre enfants.
Félicien, Matilda, Elena et Marin en ont marre de toujours obéir à leurs parents et décident un beau jour de se rebeller. Contre toute attente leurs parents acceptent qu’il n’y ait plus de règles à la maison ! Si c’est amusant au début, ils finiront par comprendre par eux-mêmes que tout décider quand on est enfant a ses limites… Catastrophes assurées !!!
Comment est née cette histoire ?
J’ai toujours aimé lire, depuis enfant. Mais en devenant maman, il y a 10 ans, je me suis prise de passion pour l’album jeunesse. Je peux passer des heures dans les librairies à chercher des pépites. Et j’ai clairement passé le virus à mes enfants. Pour « La loi, c’est nous ! » J’ai tout écrit d’une traite. Je pense qu’elle était là depuis un moment dans un coin de ma tête. Je n’ai presque rien retouché, j’ai seulement ajouté deux passages à la demande de l’éditeur que nous avions à ce moment-là. L’histoire est inspirée de mon quotidien avec mes enfants bien entendu. Je suis aussi partie d’un constat que peu d’albums jeunesse abordent la vie de famille nombreuse. Ce n’est qu’une toile de fond dans mon histoire, mais c’était important pour moi et je l’ai fait pour mes enfants. Et vu les échos que j’ai eus, cette histoire est assez universelle, famille nombreuse ou pas. Parents et enfants s’identifient facilement aux personnages et à la situation. Et c’est ça qui compte !
Qu’est ce qui t’a donné envie d’écrire cette histoire et de mettre en image ces questionnements d’enfants ?
Je trouve qu’à notre époque, la communication avec nos enfants est un fondement éducatif fort, dans le sens où il y a un véritable échange avec l’enfant, où on prend en considération ce qu’il nous dit, on lui montre qu’on respecte l’individu qu’il est dans toute sa singularité. C’est un atout dans nos relations avec eux bien sûr, mais cette relation met parfois l’enfant dans une incompréhension réelle face aux règles que l’adulte lui impose. C’est de ça dont parle le livre. Et je pense que dans certains cas, il faut que l’enfant expérimente par lui-même afin de mieux saisir le monde qui l’entoure, ce monde qui change tout le temps. Surtout lorsque ce qu’on lui demande d’intégrer est abstrait.
Attention, je ne dis pas qu’on doit les laisser faire tout ce qu’ils veulent pour qu’ils acceptent le cadre éducatif. Ce livre est une projection de leurs désirs et l’identification aux personnages permet d’expérimenter par procuration, de mieux comprendre ce qu’ils ressentent quand eux-mêmes doivent se plier aux règles de la maison. L’expérimentation à travers une histoire, des images, permet souvent d’apaiser les frustrations, c’est prouvé ! Un peu comme un rêve nous permet d’évacuer nos tensions quotidiennes. Ce livre peut être utilisé comme un support à la discussion. Plusieurs parents m’ont raconté que leurs enfants scandaient à tue-tête pour s’amuser : « La loi, c’est moi ! ». Ça signifie beaucoup pour moi, ça veut dire que l’histoire les marque, qu’ils y repensent dans certaines situations de la vie quotidienne. Les parents n’ont plus qu’à rebondir ! Je suis sympa non ?
Est-ce ton premier album ?
Oui et j’aimerais beaucoup qu’il ne soit pas le dernier !
Comment s’est passée la rencontre avec Charlotte et la collaboration sur ce projet ?
Un des aspects positifs des réseaux sociaux, c’est qu’ils facilitent la visibilité et la prise de contact. J’ai cherché sur Instagram des illustrations qui pouvaient correspondre à ce que je voulais. J’avais une idée assez précise, je voulais quelque chose de doux, de rétro et d’espiègle. C’est ce que j’ai trouvé dans les illustrations de Charlotte et je l’ai contactée comme ça, tout simplement. Elle m’a répondu assez rapidement en me disant qu’elle était intéressée et qu’elle avait toujours rêvé d’illustrer un livre pour enfant. Je lui ai envoyé l’histoire, elle a tout de suite accroché. Peut-être parce qu’elle est maman de quatre enfants, elle aussi. On s’est appelées et dès le départ notre collaboration a fonctionné. Nous étions et nous sommes toujours sur la même longueur d’ondes. Ce projet, nous le portons vraiment toutes les deux, et je suis reconnaissante qu’elle m’ait suivie dans cette aventure.
Qu’est ce qui t’a donné envie de te lancer dans l’auto-édition ?
C’est simple, nous avions une maison d’édition, mais la maquette qu’elle nous proposait ne nous convenait pas. Nous étions loin de leur univers un peu 90’s. Les illustrations sont rétros, mais nous voulions quelque chose de moderne dans la mise en page. Au bout d’un moment, nous avons compris qu’on ne trouverait pas de terrain d’entente et nous avons préféré rompre le contrat pour voler de nos propres ailes. Ce fut un grand soulagement.
Quels avantages y vois-tu ? A contrario, quels sont les inconvénients ?
Le premier avantage, c’est d’avoir une grande liberté. Et puis, ne pas être dans l’attente des réponses des éditeurs. C’est pesant d’attendre. On doute. Ils reçoivent tellement de manuscrits, on ne sait même pas s’ils les lisent tous. Je pense qu’on a le droit d’exister même sans maison d’édition. Une éditrice jeunesse à qui j’avais quand même demandé conseil nous a encouragé en nous disant que nous étions largement au niveau de ce qui sortait. Alors nous nous sommes lancées.
L’autre avantage, c’est qu’on apprend énormément en portant les différentes casquettes d’un éditeur. On comprend mieux les rouages de ces grosses machines. C’est très instructif. L’inconvénient principal, c’est tous les frais qu’il faut avancer alors qu’on ne sait pas du tout si le livre va se vendre. Normalement, ce risque là, c’est l’éditeur qui le prend. L’autre inconvénient, c’est qu’on doit se charger nous-même de la promotion du livre, du démarchage des librairies et des boutiques, de la négociation sur les marges… J’aime beaucoup cette partie, car j’aime le contact, mais on est vite limités géographiquement. Pour l’instant on ne cible que les librairies et les boutiques indépendantes et la vente à travers notre mini site et le site de Charlotte. Et bien sûr, l’inconvénient commun à tous les autoentrepreneurs débutants, c’est qu’on fait des erreurs… heureusement qu’on en tire des leçons !
Est-ce que cette aventure t’a donné envie d’écrire d’autres albums ? Quels sont tes projets du moment ?
Oui bien sûr, c’est extrêmement grisant d’avoir son livre entre les mains. Surtout après toutes les étapes que nous avons franchies pour en arriver là. Il a eu un très bon accueil, au-delà de ce que j’imaginais. Ça nous a touché et beaucoup encouragé. En voyant toutes les commandes le premier soir de sa mise en ligne, je n’y croyais pas. Mon entourage m’a beaucoup soutenue, je les remercie beaucoup pour ça, car Charlotte et moi n’étions pas si confiantes !
Par contre, pour un prochain livre j’aimerais vraiment passer par une maison d’édition, ne serait-ce que pour la partie promotion. J’ai d’autres projets en parallèle. Mais j’ai envie que l’écriture reste présente malgré tout.
Comment peut-on se procurer « la loi c’est nous » ?
Ou sur le site de Charlotte : https://ctc-illustration.com/ Il est également disponible dans quelques boutiques et librairies dans le 60 (liste sur la page instagram)
Vous pouvez également suivre les actualités de notre livre sur le compte Instagram @laloicestnous et sur la page FB : La loi c’est nous
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